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Être heureux au travail

« Les personnes heureuses sont plus flexibles, plus inventives, plus ingénieuses et plus productives au travail. » 

(Lyubomirsky, King et Diener, 2005).

  1. Être heureux, ça fait quoi ?

Le circuit dopaminergique est celui qui rend un individu heureux après qu’il ait eu une expérience plaisante, ce qui va pousser ce même individu à répéter son action afin de retrouver le plaisir procuré.

Le fonctionnement du circuit dopaminergique s’opère en trois grandes étapes, d’abord il y a une première communication entre le cortex, le septum et le noyau accubens qui envoient les informations reçues vers l’ATV, ensuite L’ATV envoie sa réponse vers le noyau accubens grâce aux messagers chimiques (dopamine et ocytocine) enfin, la sensation de bien-être est ressentie et va être mémorisée.

  1. Qu’est-ce qui fait qu’on est plus heureux au travail ?

Le principal atout d’une entreprise saine et fonctionnelle se reflète par la qualité de vie au travail. En effet, cet élément favorise le bien-être des salariés et forme un tout, composé de plusieurs modalités comme le fait de :

  • Être dans un climat social favorable
  • Avoir un management sain et positif
  • Être dans un environnement profitable
  • Communiquer conséquemment avec tous les collaborateurs
  • Savoir trouver du sens au travail
  • Avoir un sentiment d’autonomie

Renaud Sainsaulieu, sociologue français, affirmait que le travail d’équipe, tout comme les bonnes relations de groupe au sein d’une structure constituent des éléments importants car ils apportent un soutien extérieur en cas de difficulté, et peuvent souvent apporter des solutions valides. Cet esprit de groupe créé alors de la communication entre les membres d’une même structure et participe ainsi à l’environnement favorable de travail.

De plus, grâce aux styles de managements positifs émergents comme le management bienveillant, les salariés sont capables de donner un sens à leur travail. Ce sens réparti en trois points importants permet au salarié de :

  • Trouver de la cohérence dans ses pratiques et être en harmonie avec soi-même
  • Percevoir les objectifs qui orientent son comportement
  • Se poser la question de l’importance, la valeur qu’il donne à son travail

Enfin le sentiment d’autonomie permet de prévenir les risques psycho-sociaux car selon Michel Vézina, « Les recherches ont en effet montré qu’une situation de travail qui se caractérise par une combinaison de demandes psychologiques élevées, d’une autonomie décisionnelle ou encore d’un soutien social ou d’une reconnaissance faible augmente le risque de développer un problème de santé physique et mentale. » (Clot, Y., & Lhuilier, D. (2010). Travail et santé)

  1. Émotions positives, quelles répercussions sur le travail ?

Pour la professeure émérite Dominique Lhuilier (2006) le travail est « la scène où se poursuit cette quête identitaire qui pousse le sujet à créer, à manifester et faire reconnaître sa singularité à travers ses pratiques. » C’est pour cette raison que le bien-être au travail est de plus en plus pris en considération par les entreprises de différents secteurs d’activité, car un salarié épanoui sera par la suite plus motivé.

Les objectifs qui seront atteints vont provoquer un sentiment de satisfaction, et ainsi, l’individu sera plus souvent engagé et impliqué dans son travail et les missions qui lui seront confiés. Cela signifie également que l’individu aura de meilleures performances et rendements au sein de la structure dans laquelle il se trouve.

Les théories ci-dessous illustrent ces phénomènes de motivations et de satisfaction au travail.

La théorie bifactorielle de F. Herzberg (1959)

Elle affirme qu’il existe deux catégories de facteurs qui influencent la motivation chez un individu.

  • Les facteurs d’hygiènes, ne sont pas source de motivations car ce sont des besoins naturels qui doivent être remplis dans la vie quotidienne (besoins physiologiques), ils sont cependant source de satisfaction. Néanmoins, la non-satisfaction de ses besoins induit une baisse de motivation.
  • Les facteurs de motivations ou facteurs moteurs, sont eux propres à chacun, et relèvent des accomplissements, de l’atteinte d’un ou plusieurs objectifs fixés, du développement personnel ou des perspectives d’évolution au sein de sa structure. Si ces facteurs sont remplis alors l’individu sera satisfait et motivé au cours de sa carrière.

La théorie V.I.E (valence, instrumentalité, « expectations ») de V. Vroom (1964)

Cette théorie perçoit un lien entre

  • La valence: la valeur apportée à un certain objectif,
  • L’instrumentalité: ce que le sujet va retirer de cet objectif
  • Les « expectations» (en français, les attentes) : le taux de chances de réussite de cet objectif.

Pour Vroom, si les trois critères sont positifs et réalisables alors il y a de fortes chances pour que l’individu soit motivé, en revanche, si un ou plusieurs de ces facteurs ne sont insatisfaits, la personne sera sujette à une baisse de satisfaction, et une perte de motivation.

Les facteurs de satisfaction de G. Holton (1997)

Holton affirme que le sentiment de contrôle et d’influence au travail impacte fortement le niveau de satisfaction au travail. Par exemple, si un individu ressent un sentiment d’impuissance face à une ou plusieurs situations auxquelles il doit faire face, alors son niveau de satisfaction au travail baisse, ce qui pourrait également entrainer une chute de la motivation.

En outre, le sentiment de bien-être au travail impactera fortement la performance au travail, car s’il y a bien-être, il y aura satisfaction, motivation, implication et engagement, donc performance. Ce qui amènera à un nouveau sentiment de satisfaction et motivation, qui se poursuivra par un sentiment de bien-être, et ainsi de suite.

  1. Quels sont les outils ou techniques à mettre en place afin d’assurer un système durable pour soi ou ses salariés ?

Pour ses salariés :

  • Penchez-vous sur la question du management bienveillant et la mesure selon laquelle il est possible de l’intégrer à votre structure
  • Donnez-leurs une marge de manœuvre à ses salariés lors des missions demandés, afin de diminuer le stress et la pression
  • Permettez-les d’être autonome sur certaines tâches, tout en effectuant un suivi régulier
  • Menez des actions de prévention contre les risques psycho-sociaux, les discriminations, le harcèlement, etc. afin que vos salariés soient informés et cocréateur d’un environnement de travail serein
  • Proposez des temps informels entre l’ensemble des collaborateurs afin qu’ils puissent créer des liens

Pour soi, il faut être attentif aux éléments qui vous entoure mais aussi à vos propres ressentis qui sont indispensables :

  • Soyez attentif à votre pouvoir d’agir lors de vos missions quotidiennes, car le sentiment de perte de contrôle peut devenir inconfortable chez certaines personnes
  • Faites attention à votre surcharge attentionnelle, faire plusieurs activités en même temps, gérer plusieurs tâches, conversations, dossiers, etc. peut générer une tension et une incapacité à traiter les informations correctement
  • Ayez un maximum de bonnes relations au travail, car l’isolement social provoque de nombreuses émotions négatives ainsi qu’un sentiment d’inconfort important
  • Prenez du recul sur les situations et ne laissez pas tout vous atteindre
  • Mettez du sens dans votre pratique, et faites en sorte que votre rôle au sein de votre structure soit en cohérence avec vos valeurs

Les outils cités ci-dessus ne sont pas une liste exhaustive mais plutôt un point de repère, pour mieux appréhender son environnement et ses activité.

En résumé, chez l’être humain, la sensation de plaisir est mémorisée pour que l’individu puisse la reproduire. Cependant être heureux au travail ne se résout pas seulement à un état émotionnel, certains facteurs entrent en jeux dans la notion de qualité de vie au travail, et impacte autant le sentiment de bien-être mental et physique, que la motivation, la satisfaction, ou encore l’implication dans les tâches quotidienne. Grâce aux outils proposés il est possible maintenant de s’engager dans un processus de changement qui va permettre d’installer un niveau de confort probant au sein de votre structure.

 Rédigé par Meldie Robert – Psychologue du travail (Stagiaire)

Bibliographie :

http://www.noesis-reseau.com/wp-content/uploads/2018/06/10-CIRCUIT-NERVEUX.pdf

http://sonjalyubomirsky.com/wp-content/themes/sonjalyubomirsky/papers/LKD2005.pdf

https://doi-org.srvext.uco.fr/10.3917/dunod.lecom.2014.01.0017#xd_co_f=Y2JjNzQxODQtYTNkNC00NDMyLWFmZTYtYzJmODIyOTQ4N2Q2~

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